L'humeur des rats (Anton. S)



L'humeur du Parisien est teinté de la couleur du ciel qui l'illumine: un beau gris généreux. Et quand il fuit sa chape de brume-de-plomb, c'est pour disparaitre dans les souterrains du métro. Ses idées prennent alors la teinte des gros rats qui courent à ses côtés dans les longs couloirs poussiéreux -un noir sans équivoque-. 

La morosité ambiante est telle dans les tunnels de la capitale que tout signe de joie prononcé en devient suspect. On se choquerait quasi moins à présent de quelqu'un assis mollement sur son strapontin - mouillant son costume de larmes- plutôt que d'un individu à la figure frappée d'un sourire béat. 

Et c'est pour dire, les signes extérieurs de bien-être relèveraient presque d'un état anormal dans un milieu où la norme tend de façon épidémique vers la morosité. Quand bien même serions-nous avertis, il ne serait pas surprenant de jeter des yeux le soupçon du vice sur les individus à l'allure bienheureuse, et qui plus est, d'être tenté de choisir à pensée haute entre les deux seules raisons possibles de leurs joies: 

"Celui-là qui sourit ici-bas, est-il fou ou bien se moque-t-il de moi? "

1 commentaire:

  1. Ce qui fait le plus peur c'est de se dire avec quelle inhumanité cette bande de rats peut se transformer en meute de chiens de guerre.

    C'est vrai que le sourire est déja un rempart puissant contre l'animalité.

    RépondreSupprimer