On ne choisit pas ses enfants (Anton. S)



Le mécanisme de création reste généralement complètement incompris. Les artistes passent souvent à côté de la nature même de la source de leur art. Il faut voir par là que le choix conscient des idées n’existe quasiment pas, il y a une très grande part de la création qui est subie. Il s’agit bien de quelque chose qui survient spontanément. L'artiste pendant la création est confronté à quelque chose qui s’exprime à travers lui, il reçoit donc dans un premier temps et choisit par la suite ce qu'il estime être digne d'utilisation. Le travail de composition qui vient après se base avant tout sur ces premiers choix de tri, qui sont assemblés et mis en forme par la suite. Je me souviens d’un auteur français qui avait osé avouer ceci « quand j’écris, je ne sais pas où je vais aller. Je suis le premier lecteur de ma propre écriture et le premier surpris de ce qui sort ».

8 commentaires:

  1. Oui on ne choisit pas ses enfants.
    Ce sont les enfants qui choisissent leurs parents! ! !
    Après ces derniers ne sont pas toujours à la hauteur de l'attente
    mais c est une autre question

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  2. Je dois dire que même si je comprend l'idée de ce texte, je ne suis globalement pas d'accord avec la façon dont elle est formulée.
    Par exemple, la proposition en italique: "quelque chose qui s'exprime à travers lui". Non seulement tu ne précises pas de quoi il s'agit (bien que d'autres articles de ce blog en parlent, du désir notamment) mais en plus on dirait que ça met en scène une puissance occulte, quelque chose comme la muse ou la grâce, quelque chose d'extérieur au créateur et qui s'exprime à travers lui.

    Bien sûr le processus de création est empirique, le résultat final diffère souvent du plan. Mais de là à dire qu'il n'y a jamais de plan, c'est un peu pousser, non?

    Plus précisément, je reconnais l'existence des différentes phases de travail que tu évoques: premier jet puis recomposition et enfin fioritures.

    Mais pour autant je ne pense pas qu'il n'y ai aucun a priori là dedans. On ne choisit pas ces enfants, en un sens si, de par l'éducation qu'on leur donne on les oriente. De même le créateur oriente son œuvre, et une œuvre artistique est quand même plus maîtrisable qu'un individu, n'est-ce pas? C'est plus facile à faire changer qu'un gosse, un coup de gomme ici, une surcouche par là...

    Et pour finir d’étayer mon argumentation je reprendrai l'exemple de l'écrivain que tu cites à la fin. Et je prendrai le contre-exemple du texte que j'ai écrit sur les jeux vidéos récemment. Et bien j'avais déjà l'idée de ce texte avant de l'écrire, je ne pense pas que c'était passif ou subi car je savais parfaitement ou je voulais en venir. A moins qu'on subisse ses propres idées...

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  3. Je suis bien d'accord avec toi. Je veux dire j'avais remarqué ces points précis que tu évoques et à moi aussi ils me posent problème. Mais j'ai envie de dire : je n'y peux rien. C'est une idée qui s'est imposée à moi de la même façon que je l'explique dans le texte.

    Quant à y voir une puissance occulte c'est ton choix. Si je ne précise pas la nature de cette chose c'est bien parce que je veux pas m'aventurer sur des terrains glissants. Je ne la connais pas pour l'instant, je ne fais que constater un mécanisme qui se produit en moi. Il faut vérifier par soi-même et non s’abîmer dans un bourbier logique.

    En ce qui concerne ta deuxième remarque je la trouve un peu absurde. Le titre est une analogie et rien de plus. Il ne faut pas le prendre au premier degré. Encore que... après tout non, tu ne choisis pas tes enfants. Comme les flots de mots qui sortent dans un premier temps à l'état brut, un enfant tu ne décides pas de sa morphologie etc...dans un deuxième temps tu peux essayer d'intervenir mais il y a la base une donnée brute non choisie.

    Pour ton dernier argument je répondrais qu'il faut apprendre à distinguer plusieurs façons de créer. Il m'arrive de passer des heures sur trois lignes et cinq minutes pour un texte entier que je ne retouche quasiment pas. Et pourtant je ne savais ou j'allais dans un premier temps. Mais je le pense sincèrement oui, on subit nos propres idées.

    Tu dis que tu avais l'idée à la base? Mais tu ne l'avais pas toujours eu en toi. Je ne dis en aucun cas que les idées arrivent quand on à un crayon dans la main, elles arrivent quand ça leurs chantent. Aux chiottes ou à l'opéra , en pleine balade ou même dans le sommeil. Elles n'arrivent jamais par hasard, il y à des liens qui se font bien sur. Mais dans la création de ces liens la, je pense pas qu'on ait notre mot à dire dessus.

    Personnellement je ne décide pas de ce que je pense. Je suis capable de mettre en forme ma pensée mais elle m'est donnée dans un premier temps. Et il ne faut pas voir une puissance extérieure à cela, il s'agit de simples mécanismes inconscients.

    (la je viens de taper le commentaire, tu crois franchement que j'ai décidé consciemment de tous mes mots dans un premier temps? Est-ce que je m’arrête pour réfléchir toutes les deux secondes? Non. je ne fais que retranscrire des idées qui arrivent en moi plus vite que ma conscience directrice (pour lui donner un nom). Celle ci, elle intervient dans un deuxième temps, comme maintenant ou je suis en train de me relire)

    Je vois mal comment tu pourrais construire des idées comme ça en partant de rien , venus de façon ex-nihilo. Après on est partis pour débattre de cette foutue question du libre arbitre . Mais pour moi c'est déjà assez tranché, il n'existe pas. C'est une pure illusion.

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  4. Très intéressant. J'ai eu un peu la même idée que toi, en écrivant mon commentaire, à savoir que certaines créations vont être très réfléchies, par exemple un texte revu et corrigé, d'autres très spontanées: un gribouillis sur une feuille de papier. Donc pas de bourbier logique là dessus.

    D'accord aussi avec la comparaison des enfants qui est une métaphore.

    Après j'ai du mal avec la proposition "on subit nos idées", peut être parce que j'essaye de faire évoluer mes idées. En un sens j'ai l'impression que ma pensée consiste à se débarrasser de préjugés moraux et autres issus de mon passé. Ces idées qui circulent dans l'air et dont on est tous imbus je veux bien admettre qu'elles sont subies.

    Je voudrais souligner ici qu'une perversion de ces idées courantes ou clichés est possible...

    Mais au fur et à mesure que j'essaye de te répondre, je me rend bien compte que c'est très difficile car tu as situé la réflexion très en amont de tout processus créatif, dans cet acte lui même que je ne veux pas forcément occulte et que tu veux au moins mystérieux.

    Et en effet c'est très difficile de parler de cela d'autant plus que toi et moi essayons autant d'exprimer un ressenti et des intuitions qu'une pensée ferme et définitive.

    "Non. je ne fais que retranscrire des idées qui arrivent en moi plus vite que ma conscience directrice (pour lui donner un nom). Celle ci, elle intervient dans un deuxième temps, comme maintenant ou je suis en train de me relire)"

    Mais quand tu te relis il y a encore des idées qui arrivent plus vite que ta conscience en toi. Inversement quand tu retranscris ces idées ta conscience est active et influence la retranscription, n'est-ce pas?


    Libre arbitre ou déterminisme, ça nous ramène à Spinoza tout ça. Loin de nier une certaine passivité, un certain déterminisme qui peut être envisagé comme total je préfère affirmer l'existence d'un libre arbitre, sans forcément comprendre tout ce que cela implique.

    Ce qui peut induire le risque de se croire tout puissant. Au contraire affirmer que le libre arbitre n'existe pas ça reviendrait à se nier soi-même, ce que je trouve absurde par ailleurs. Mais ce n'est surement pas ainsi que tu l'as pensé car tu as une individualité qui t'es propre et qui a mes yeux n'est pas réductible à un déterminisme quel qu'il soit. A préciser...

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  6. Sans faute d'orthographe cette fois ci je voulais rajouter qu'un couple qui adopte choisit ses enfants, c'est con mais ça me fait rire.

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