Le nom de l’ennui (Anton. S)



L’ennui ne provient décidément pas d’un manque de motivation. J’entends les adorateurs du travail siffler « L’ennui n’existe pas pour celui qui aime le travail, l’ennui est le produit de la fainéantise ». Et au siffleur il faut poser une voix froide : L’ennui est une contrainte qui naît des esprits pleins de désir. Ce n’est effectivement pas une absence d’envie, c’est même précisément tout le contraire ! Il s’agit clairement de désir tournant à vide, d’un désir en action sans objet. Il y a donc une énergie orpheline qui dit précisément comme l’enfant « je ne sais pas quoi faire » et à quoi il faut rajouter la suite implicite « mais j’ai très envie de faire ».

8 commentaires:

  1. Je pense que les deux sont possible en même temps: l'ennui d'un esprit plein de désirs mais qui manque de motivation pour réaliser ces désirs, un désir sans action ni objet ou plutôt qui ne se donne pas les moyens de le faire.


    "La solitude impose une inertie de tous les instants. La compagnie permet l'oubli de soi et du temps, ou du moins leur mise en retrait. Au contraire, le solitaire est toujours face à un néant qu'il faut remplir d'activités; l'action étant encore le meilleur moyen de dompter ce vide dévorant. Entre deux activités il y a un gouffre de perplexité, de questionnements. Ce ne sont pas ces questions existentielles qui m'intéressent ici, mais les conditions matérielles et psychologique qui les autorise. Et toujours le besoin d'une personne à qui raconter quelque chose, un élément significatif, partageable de sa journée, et toujours ce besoin de partager une cigarette et un café.

    AUTONOMIE ECONOMIQUE
    DEPENDANCE AFFECTIVE"

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  4. Merci Madame lanterne et si tu veux éclairer un peu plus loin dans le caniveau, la bouche ouverte, n'hésites pas.

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  6. "L'ennui n'empêche pas le désir de l'action. Au contraire il y amène." Absolument.

    Sauf qu'a mon sens (et je ne fais que me répéter) le désir tourne malgré tout bien en rond à la recherche d'un objet. Je ne vois par contre nulle hauteur la dedans, ni liberté d'ailleurs et encore moins un rempart contre l'esclavage. Cela me semble même si farfelue que j'aurais apprécié que vous développiez un peu plus votre raisonnement.

    Gageons tout de même que le vent c'est mieux dans le dos qu'en pleine face.


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    1. François Clerc c'est très intéressant ce que vous dites sur l'ennui qui est comme un hiver suivi par le printemps du renouveau. Mais renouveau de quoi?
      De la conscience individuelle?

      "Les quelques minutes de l'ennui sont de véritables instants de liberté vertueuse et un bon rempart à une vie d'esclavage. "

      Vous êtes bien heureux si l'ennui ne vous prend que quelque minutes, hier je me suis ennuyé pendant plusieurs heures et je ne m'en suis pas senti plus libre pour autant. Au contraire je me suis senti mieux quand j'ai pris une feuille et commencé à dessiner, j'ai oublié l'ennui, le mal être d'une journée de flemmard qui commence trop tard, fini trop tard, temps pluvieux, rien à faire, radio allumée, ventre noué.

      Maintenant là ou je diverge c'est dans votre vision religieuse de la chose.
      Je cite: "Je comprendrais le choix de refuser l'ennui en l'expulsant hors de soi si seulement vous pensiez être Dieu ou à tout le moins créateur de vie." A moins que ce soit une autre de vos provocations, ou tout simplement un truc de vieux.

      Car vous semblez donner à l'ennui une valeur d'un rappel de la mort, d'un état qui nous amène à nous interroger sur le sens de la vie, très bien. Mais pourquoi conclure par la soumission à l'ennui, à la volonté de Dieu, donc à l'impuissance?

      A moins que votre religiosité vous fasse sentir libre uniquement en Dieu, en Christ, dans le déterminisme même de votre pensée fascinée par ce qui la dépasse, l'étincelle de vie créatrice que vous vous interdisez à vous-même soumis à la grâce de votre créateur célèste?

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